Axe 1 : Refonte de l’administration territoriale
• Professionnaliser la fonction d’administrateur local : Mettre fin aux nominations purement politiques. Les délégués du gouvernement, préfets et sous-préfets doivent être nommés sur la base de la compétence, de l’éthique et de l’expérience ;
• Instaurer un profil de poste harmonisé à chaque niveau territorial (sous-préfecture, département, province).
• Créer des Écoles Provinciales d’Administration Locale (EPAL) à Abéché, Sarh, Moundou et Ati pour former des cadres ancrés dans leurs territoires.
• Former en continu les élus locaux en gestion, planification, leadership et gouvernance territoriale.
Axe 2 : Décentralisation effective des secteurs clés
Santé
• Fonds sanitaire provincial pour répondre aux urgences (paludisme, nutrition, hépatites, épidémies…) ;
• Implication effective des communautés dans la gestion des centres de santé.
Éducation
• Implication des collectivités dans la construction, équipement et entretien des écoles ;
• Programme provincial de bourses d’excellence, transparent, basé sur le mérite ;
• Développement de partenariats publics-privés pour renforcer l’offre éducative locale.
Axe 3 : Justice territoriale et équité budgétaire
• Mécanisme de péréquation entre provinces pour corriger les inégalités (zones enclavées, sous-dotées) ;
• Publication de données budgétaires ouvertes (open data) pour assurer la transparence dans les transferts de l’État.
• Encouragement des ressources propres locales (taxes de marché, redevances…) avec accompagnement en comptabilité publique ;
• Mise en place d’un indice d’équité territoriale pour guider les investissements publics.
Axe 4 : Préservation des équilibres socio-territoriaux
• Respect de l’arrêté de gel des entités traditionnelles (éviter les tensions sociales) ;
• Respect des couloirs de transhumance et des zones vivrières dans les plans locaux d’urbanisme.
• Développement de mécanismes de médiation communautaire en cas de conflits fonciers ou de chefferie.
Axe 5 : Gouvernance, transparence et redevabilité locale
• Obligation de produire des rapports narratifs et financiers semestriels et annuels pour chaque collectivité.
• Renforcement des corps de contrôle (Inspection Générale de l’Administration, Cour des Comptes, IGF).
• Instauration d’un système d’évaluation de la performance locale avec un fonds d’incitation.
Axe 6 : Communication, innovation et participation citoyenne
• Élaboration de plans de communication locaux pour informer les citoyens (radios communautaires, réseaux sociaux, panneaux…) ;
• Lancement de budgets participatifs pilotes dans les communes chefs-lieux de province.
• Digitalisation de l’état civil, de la fiscalité locale, et des démarches administratives (vers des communes intelligentes).
Axe 7 : Tourisme durable et patrimoine culturel
Objectif : Faire du tourisme un levier de développement territorial, de rayonnement culturel et de création d’emplois durables dans les provinces.
Décentralisation de la gestion touristique
• Confier la gestion des sites touristiques aux collectivités territoriales, avec appui en formation, gouvernance et protection ;
• Intégrer les collectivités à la chaîne de valeur touristique : promotion, accueil, entretien, fiscalité locale.
Valorisation des sites d’exception
• Lancer un programme national d’identification, aménagement et classement des sites à potentiel touristique et patrimonial.
Proposition à l’inscription sur la Liste indicative de l’UNESCO :
• Identifier, documenter et valoriser les paysages naturels emblématiques du Tchad, en vue de leur inscription comme biens naturels ou mixtes (culturels et naturels), notamment :
– Lac Fitri (Batha) : zone humide d’importance internationale, biodiversité exceptionnelle (oiseaux migrateurs, pêche artisanale, culture du mil) ;
– Lac Léré (Mayo-Kebbi Ouest) : beauté naturelle, écosystèmes sensibles et usage ancestral de ses ressources ;
– Lac Iro (Moyen-Chari) : site sacré pour plusieurs communautés, berceau de récits mythiques et ressources naturelles vitales
– Massif de l’Ennedi (déjà partiellement inscrit – extension possible)
– Oasis du Kanem, oasis du Borkou : paysages culturels liés à la palmeraie et à la vie nomade
Patrimoine immatériel : cuisine, rituels et savoir-faire
• Initier des démarches d’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO :
o Recettes traditionnelles comme « AMBOULOUKHIE, TK, DARABA, KARKANDJI…) ;
o Rituels, musiques, danses et artisanats locaux à documenter par province ;
• Créer une base nationale de données du patrimoine culinaire et artisanal avec les collectivités.
Accueil et attractivité touristique
• Élaborer des circuits touristiques décentralisés : circuit des lacs, circuit sahélien, circuit pastoral, circuit des massifs ;
• Améliorer l’accessibilité : routes, hébergements communautaires, signalisation, guides locaux ;
• Créer des Maisons du Tourisme Provinciales pour centraliser l’offre, informer et accueillir les visiteurs.
